Le Darwinisme et son refus — Partie 1 — L’argument probabiliste

L’origine de la vie, le Darwinisme, le Dieu, et l’Islam, ne sont pas incompatibles

Présentation…

Bien qu’il soit difficile d’expliquer pourquoi, et bien qu’ils ne soient pas les seuls à la contester, on trouve quelques savants de confession Musulmane pour contester la légitimité de la théorie de Darwin sur l’évolution des espèces. Théorie qui porte son nom, le Darwinisme, et qui est tellement universellement admise, qu’il ne convient d’ailleurs même plus de nos jours d’en parler comme d’une théorie, mais comme d’une connaissance de la science contemporaine ( pour être exacte, l’évolutionniste contemporain parle plus volontiers d’évolution buissonnante, qui est une théorie dans laquelle le fait du Darwinisme joue le rôle de cadre principale ). En fin de cette exposé sera tentée un explication des raisons de ce rejet, mais pas sans avoir au préalable revu les principes du Darwinisme, pour nous assurer que rien dans celui-ci n’est contraire à l’Islam, tout autant que pour rafraîchir sa compréhension, et ceci sans perdre de vue les points sur lesquels il est contesté. Pour cela, nous répondrons à des questions brèves parmi celles qui sont le plus typiquement produites comme pièces contradictoires dans les procès contre le Darwinisme. Le Darwinisme expliquant l’évolution jusque depuis l’origine du vivant, c’est par cette origine unicellulaire contestée elle aussi par quelques « savants » ( entre autres ), que nous allons commencer.

Vos questions et remarques

Si vous avez des questions ( et non pas pour contredire le Darwinisme par principe ) ou si vous souhaitez voir apparaître quelques éclaircissements dans les deux pages de ce document, alors n’hésitez pas à faire part de vos remarques et questions via la page de contact du site .

Le contre argument probabiliste

L’argument le plus fréquemment avancé contre le Darwinisme, est l’argument statistique. Cette opposition tend à vouloir démontrer que l’apparition d’espèces complexes ayant évoluées depuis l’acide aminé le plus simple, est un phénomène statistiquement impossible, arguant que sa genèse est tellement improbable qu’il est impossible qu’elle se produise. L’erreur de raisonnement parait évidente à certain(e)s. Mais pour rafraîchir notre compréhension, ainsi que pour ceux et celles à qui la réponse à cette pièce contradictoire ne vient pas immédiatement à l’esprit, nous-nous attarderons d’abord sur cette question.

Comment cette contradiction est-elle formulée ? Voici un bref extrait représentatif et typique des conversations que l’on pourra lire parfois sur quelques forums Musulmans ou non ( certaines églises Américaines contestent également le Darwinisme, et ce rejet n’est donc pas spécifique à certaines interprétations des textes sacrés de l’Islam ), ou même dans des écrits à la forme et à l’allure plus savante, tels que ceux que Haroun Yahya, qui s’est si bien attelé à cette tâche de contradiction, que son nom vient presque toujours en chaque lieu où le Darwinisme est contesté. Note : pour préserver son anonymat, ni l’auteur de la citation qui suit, ni le nom du forum où il figure ne sont indiqués.

Citation de : Un forum populaire sur le web

« À l’âge de l’ordinateur, nous avons des lois mathématiques qui nous disent si un événement donné est probable ou pas. Si nous lançons cinq cubes numérotés en l’air, et les laissons tomber de manière alignée, les lois de la probabilité nous disent le nombre de combinaisons possibles que nous pouvons obtenir : 1 x 2 x 3 x 4 x 5 = 120 combinaisons. Ainsi, la probabilité d’obtenir une combinaison est de 1 sur 120, ou 1/120 ème, ou 0,0086. Cette probabilité diminue rapidement lorsque nous augmentons le nombres de cubes. Si nous augmentons d’un, le nombre de combinaisons devient : 1 x 2 x 3 x 4 x 5 x 6 = 720, et la probabilité d’obtenir une combinaison diminue à 1/720 ème, 0.0014. Les mathématiciens, qui sont des scientifiques très précis, sont d’accord que la probabilité diminue à zéro quand nous augmentons le nombre de cubes à 84, la probabilité diminue à 209 x 10 (élevé à la puissance) –50, ou 0, 00000000000000000000 0000000000 0000000000 0000000000 209.  »

Nous noterons rapidement, mais ce n’est pas le plus important encore à cette étape, qu’en mathématique, il existe un différence entre « tendre vers zéro » et « être égale à zéro » : ce qui tend vers zéro n’est pas nul, et donc une probabilité tendant vers zéro n’est pas une probabilité nulle.

L’objection commence par une image qui se veut impressionnante et forcer le respect : « à l’âge de l’informatique ». N’oublions pas que l’informatique n’est pas une clé de l’explication du monde qui nous aurait été offerte par quelques divinités, et qu’il s’agit d’une invention humaine, avec ses limites. L’informatique, c’est l’ordinateur, et l’ordinateur c’est une machine ( et même si l’avenir lui donnera peut-être un jour une âme ou une réelle intelligence, elle ne l’a pas encore ). Aucunes raison n’est suffisante pour se laisser bercer d’extase par cette image, qui, lorsqu’on l’omet, retire à cet argument une partie de sa capacité à impressionner.

Au sujet de la fascination pour l’ordinateur : les capacités de calcul des machines actuelles, même si elles sont célébrées à chacune de leurs avancés, sont objectivement, et face aux phénomènes de la nature, extrêmement faibles. Si nous étions capable de prédire le temps ne serait-ce qu’à plus de 30 jours, nous en serions déjà très fières. De là à prétendre que nous sommes capables de modéliser statistiquement un phénomène aussi complexe que celui de la vie, à côté duquel les phénomènes météorologiques font figure d’être un phénomène encore plus simple à comprendre que « 1 + 0 = 1 », alors oui, nous pourrons rêver à peut-être un jour encore plus lointain, être capable de modéliser certains aspects complexes de la vie…. seulement même encore en rêver ( la célèbre modélisation informatique, connu sous le nom de « Life Game », le célèbre « Jeux de la Vie », n’a reçu son nom que par abus de langage, et ne peut pas être considérée comme une modélisation d’une vie complexe ).

De plus même avec des capacités de calcul inouïs qui permettraient de les mettre en œuvres sans limites, les mathématiques elles-mêmes ne prétendent pas pouvoir expliquer la vie ( les mathématique ne peuvent en expliquer et modéliser que certains aspects ). Il existe en mathématique, le théorème de Gödel qui dit ce qui suit en résumé.

Citation de : Théorème de Gödel

« Dans toute branche des mathématiques suffisamment complexe ( par exemple l’arithmétique ), il existe une infinité de faits vrais qu’il est impossible de prouver en utilisant la branche des mathématiques en question.  »

Ceci amène entre autres conséquences, que les mathématiques ne peuvent exprimer ou démontrer qu’un ensemble fini de concepts, et qu’elles ne sont pas capables de se démontrer totalement elles-mêmes. Tout comme pour l’ordinateur, il faut donc abandonner l’idée des mathématiques comme clé de la connaissance de tout. À défaut de pouvoir démontrer certains concepts, les mathématiques démontrent qu’elles ne peuvent pas en prouver certains ( il n’est même pas nécessaire ici de savoir si oui ou non ces concepts non-prouvables sont déterminés ou pas ).

Allons brièvement plus loin toujours avec le théorème de Gödel. Ce théorème se formule également d’une autre manière, qui dit que l’on ne peut pas décrire un système en utilisant un système plus simple que le système à décrire. En d’autres mots encore : pour décrire « A », nous sommes dans l’obligation d’en passer par un système « B » plus complexe que le système « A ». Le corollaire est qu’un système « A » ne peut créer en le maîtrisant ( car la maîtrise implique la connaissance et donc la transcription de la connaissance ) seulement que des systèmes moins complexes que le système « A » lui-même. Sachant que nous sommes nous même la vie, et que les mathématiques sont notre œuvre, le théorème de Gödel implique que les mathématiques sont nécessairement moins complexe que nous-même ( qui les avons inventé ), et qu’ils ne peuvent donc pas nous expliquer.

Si mystère de la vie il y a, alors ce ne sont pas les mathématiques qui pourront le percer ( ni aucun être humain d’ailleurs ). Et le fait qu’il ne soit pas possible de démontrer mathématiquement l’existence d’une chose, ne signifierait pas que cette chose n’existe pas ( mais si on démontre mathématiquement que cette chose ne peut pas exister, alors il faut en tenir compte, mais cela est différent du fait de ne pas pouvoir prouver l’existence d’une chose ).

Avançant point par point, nous voici maintenant à devoir répondre à l’analogie des petits cubes jetés au hasard… analogie dont les aboutissants ne sont d’ailleurs même pas expliqués, et qu’il nous faut donc au préalable interpréter : si les cubes sont des atomes, et que les combinaisons de faces de cubes sont des assemblages d’atomes ( des molécules ), ou plus précisément puisqu’il est question des origines de la vie, des acides aminés, alors une remarque viens. La remarque est que effectivement, la probabilité de créer au hasard la formule de l’acide aminé qui est à l’origine de la vie sur terre, est très faible, mais n’est pas de probabilité nulle ( comme souligné en introduction de ce chapitre ).

Même très improbable, il suffit que cela ce soit produit pour que cela fût…. le fait que la passé soit improbable ne suffit pas à anéantir le temps présent ( du moins dans notre monde sensible à la flèche du temps ).

Mieux encore même, si la probabilité de créer la formule de cet acide aminé ( celui qui est à l’origine de notre vie à nous sur notre terre à nous ) est faible, cela ne signifie pas que cet acide aminé soit le seul à pouvoir engendrer une forme de vie, car les origines de la vie peuvent êtres aussi diverses que la vie elle-même ( ne pouvant réduire la vie à une seule forme bien définie, on ne peut que s’attendre à ce que ses origines possibles soient diverses également ).

Et justement cette analogie des cubes et l’application statistique qui en est tirée, ne tiennent pas compte de la probabilité de créer une molécule qui soit capable d’être à l’origine de n’importe quelle forme de vie, y compris différente de la notre.

Force est de reconnaître que la probabilité de produire des molécules complexes au hasard, même si elle est faible à l’échelle de l’entendement humain, est importante au sens scientifique du terme ( car pour la science, il suffit que la probabilité existe, pour être envisageable ).

Et c’est à partir de cette probabilité là, celle de pouvoir créer des molécules complexes, qu’il faut ensuite évaluer, au sein de l’ensemble des molécules complexes, la probabilité d’en voir apparaître une qui puisse être à l’origine de n’importe quelle forme de vie. Et on devine bien intuitivement que cette probabilité est beaucoup plus grande que celle d’obtenir l’acide aminé exacte qui fût à l’origine de la vie telle que nous la connaissons sur notre terre à nous. Tout autant que l’apparition de l’être humain fût le fruit du hasard, c’est également par hasard qu’un acide aminé précis plutôt qu’un autre à put faire naître la vie sur terre : il aurait put s’agir d’un autre acide aminé, qui aurait créé d’autres formes de vie. Et là, les probabilité de voir apparaître l’un quelconque de ces acides aminés est plus grande que celle de voir apparaître un acide aminé unique en particulier.

À ce stade, nous ne devons d’ailleurs toujours pas plus oublier la première remarque faite sur cette application statistique : aussi improbable cela puisse-il être, il suffit que cela se produisit pour que les conséquences soient….. quel qu’en fût la probabilité.

Prenons une image: la chance est très faible de recevoir une météorite sur le nez en sortant les poubelles de la maison le soir ; mais bien que cette probabilité soit faible, cela fera tout de même très mal si cela se produit…. et ce n’est pas parce que serait improbable que cela ferait moins mal. Improbable ou non, un événement est toujours lui-même lorsqu’il se produit.

Et c’est sans compter encore que les statistiques annoncées dans ce faux argument en défaveur des origines de la vie, sont à remettre aux dimensions physiques et de temps de l’univers…. et non pas à « jeté à la figure » d’êtres humains qui inévitablement interpréteront ces probabilités à leur échelle humaine… ce qui ne peut qu’aboutir à une vision faussée, puisque ces événement ne se sont produit, ni dans le cadre de l’esprit humain ni dans celui du monde humain, mais dans le cadre de l’univers et de ses échelles propres qui offrent suffisamment d’espace pour voir naître un événement même de faible probabilité : si l’univers jouait à la loterie, il aurait le temps et l’espace suffisant pour gagner des milliers de fois. Et si l’événement de gagner à la loterie est faible dans la vie d’un être humain, c’est parce qu’il est plus difficile d’attraper cet événement dans un filet de la taille d’un être humain que dans un filet de la taille de l’univers ou même d’un galaxie.