Introduction à la nature de la Langue Arabe

Au sujet de son esprit et de sa prononciation

Présentation…

Pour bien découvrir ou apprendre une langue, il est important de respecter sa nature. C’est d’autant plus important que la nature de cette langue est totalement différente des langues que l’on côtoies habituellement. De même, il peut-être utile de la démystifier, parce que rappeler sa nature originale, ne doit pas non-plus faire tomber dans le travers de ne pas arriver à la trouver naturelle. En plus de respecter sa nature, il faudra donc tout autant apprendre à l’aborder avec naturelle, sans en faire trop ni pas assez. Cette page n’est donc pas une leçon à proprement parlé, mais vous comprenez sûrement qu’il faille l’aborder avec intérêt tout-de-même.

Introduction à la nature de la langue Arabe

En Arabe, il n’y a pas d’auxiliaire « être », pas d’auxiliaire « avoir » non-plus. Au lieu de dire « je suis grand(e) », vous direz « moi grand(e) »… ce qui est peut-être plus naturel et plus logique dans le fond. Il n’y a pas d’auxiliaire « avoir », donc en Arabe vous ne direz pas « j’ai faim », mais vous direz « moi affamé(e) »… ou plutôt vous emploierai un mot moins fort que affamé(e), mais qui n’existe pas en français ( il n’existe pas de mot en français pour dire qu’une personne est dans l’état d’avoir faim, tandis qu’il existe en Arabe et en anglais ).

Bien qu’il y ait en Arabe des conjugaisons irrégulières et d’autres complications comme avec le français, l’Arabe est une langue plus synthétique et aux règles plus harmonieuses qu’avec les langues Latines en générales. Ensuite, l’Arabe est une langue dont le meilleur s’exprime dans le vocabulaire. Le vocabulaire Arabe est remarquablement riche, et les nuances dans les mots sont plus nombreuses qu’en français. L’Arabe est une langue à vocabulaire, le vocabulaire est sa nature. Vous pouvez le constater simplement en comparant le nombre de pages de deux dictionnaires d’un même éditeur : les dictionnaires Arabe-français sont toujours nettement plus épais que les dictionnaires français-Arabe. Mais cela ne signifie pas que la grammaire Arabe soit toujours aisée et qu’il ne soit pas nécessaire de faire des efforts pour l’apprendre. Ce qu’il faut comprendre, c’est que pour apprendre l’Arabe, il faut s’intéresser plus au vocabulaire qu’à la grammaire, car l’Arabe est une langue qui est par nature et par essence orientée vers le vocabulaire. Dans l’expression, le choix du vocabulaire importe plus que le style grammatical ; et j’oserais même dire qu’une faute de grammaire y est moins grave qu’une faute de vocabulaire. Ceci dit, ce site n’est pour le moment encore orienté que vers la grammaire, car la mise en ligne d’un véritable dictionnaire demandera beaucoup de travail, et cela n’arrivera donc pas immédiatement.

Une occasion également de percevoir la différence de nature entre l’Arabe et le français, et d’écouter parler un(e) Arabophone qui n’a pas encore assimilé toutes les complications du français : on sent bien que cette personne s’exprime avec une grammaire logique et intuitive. On la comprend donc très facilement, même si certaines formulations sont parfois des surprises ( des surprises agréables à mon sens ). Souvent cette personne cherchera les nuances dans son vocabulaire, et se montrera très intéressée par d’autres langues. Ceci est un cliché simplificateur, mais correspond à une réalité, et veut avant tout vous donner une image « naïve » de la différence de nature entre ces deux langues. C’est particulièrement important de prendre pleinement conscience de cette différence de nature. On apprend en Europe le plus souvent des langues assez semblables, et dont l’esprit est sensiblement le même : français, anglais, allemand, etc. Toutes ces langues ayant quasiment le même alphabet, et des natures intrinsèques assez proches, on en perd la capacité de percevoir d’autres paysages que ceux-ci. Imaginez bien, et percevez bien que l’Arabe est une langue totalement différente : respecter sa nature et son originalité si vous voulez la découvrir dans les meilleures conditions qui soient.

Simplification de l’Arabe

Une langue, c’est fait pour s’exprimer, pour parler, pour écrire. Une langue ça n’est pas fait pour passer des examens ou faire des dictés, même si on peut en faire des dictés ou des amusements parfois aussi. Ne comprenez pas par là qu’il ne faut pas faire attention aux règles de la langues, mais comprenez plutôt que vous ne devez pas vous arrêter aux obstacles d’une langue, et que les obstacles d’une langue ne doivent pas vous empêcher de vous exprimer dans cette langue. C’est plus important de connaître deux verbes, même si vous ne les conjuguez pas très bien, plutôt que de connaître un seul verbe même si vous le conjuguez parfaitement. Pensez d’abords à vous exprimer, puis pensez à l’exactitude stylistique plus tard. Quand vous avez envie de vous exprimer, faites le avec ce que vous avez, faites ce que vous pouvez… vous-vous corrigerez plus tard ( ou quelqu’un-e d’autre vous corrigera ). Apprenez l’Arabe comme un enfant qui apprend à parler. Et comme vous le savez, les petit(e)s simplifient souvent les règles de la langues quand ils et elles parlent. Mais c’est une bonne chose, ça permet de s’exprimer quand on ne connais pas tout… Il faut juste oser le faire… alors osez…

L’Arabe dure à l’oreille ?

Origines latines obligent, pour beaucoup, la préférence va souvent aux langues aux sonorités « douces et chaleureuses ». À l’instar de l’allemand, certain(e)s qualifient l’Arabe de langue dure à entendre, et trouvent ses sonorités trop agressives. L’Arabe est pourtant une langue chantante, pour les raisons exposées ci-après. Sachez que l’Arabe peut être prononcé de bien des manières, et que si certain(e)s se complaisent à exagérer son occasionnelle rudesse phonétique ( souvent des Arabes né-e-s en france et qui ne connaissent pas tout à fait leur langue et ses diversités ), ceci n’est que l’arbre qui cache la forêt. Il existe donc cette façon de le prononcer en exagérant les phonèmes secs et gutturaux, comme pour s’assurer de bien le prononcer. Mais il n’y a pas besoin d’en faire tant, ni d’exagérer. Remarquez que cette manière de prononcer, un peu rude, peut parfois être naturelle. Il ne s’agit surtout pas ici de jeter l’opprobre sur tel ou tel accent.

Pour bien prononcer l’Arabe, il suffit juste de suffisamment bien articuler ses différents phonèmes de manière à ce qu’ils ne se confondent pas à l’oreille. De la même manière qu’une écriture lisible, est une écriture qui distingue bien les lettres, sans qu’on ne les confondre : c’est alors qu’on arrive à bien lire cette écriture, et qu’on la qualifie de « lisible ». Il y a différents caractères ( pas le « caractère » au sens de « lettre » ) dans les écritures, comme il y a différents caractères dans les prononciations. C’est ce que l’on nomme habituellement « accent ». Le fait est que les caractères d’écritures sont plus diversifiés au seins d’une population que ne le sont les caractères de prononciations. Cela est dut au fait que l’on apprends tout bébé à écouter et à prononcer, et que l’on apprends que bien plus tardivement à écrire. Il en résulte que dans une population d’une région donnée, les gens ont souvent le même accent, parce qu’ils furent dans le même bain phonétique étant bébé. Mais plus tard, moins sensibles à calquer les influences extérieures ( sous certaines réserves, mais nous ne sommes pas là pour aborder ce sujet ), plus indépendant(e)s au moment de l’apprentissage de l’écriture, l’écriture d’abord bien sure assimilée par mimétisme, très proche de l’écriture enseignée, se personnalisera plus avec le temps que la prononciation. Si nous apprenions à parler aussi tardivement que nous apprenons à écrire, il y a fort à parier que nous parlerions avec des accent plus diversifiés, même habitant une même région.

Ors il se trouve que justement, vous apprenez-là une langue qui n’est pas votre langue maternelle, et qu’ayant votre nature, votre sensibilité, qui n’était pas encore formé quand vous étiez bébé, vous allez, avec votre vécu, assimiler cette langue avec plus de personnalité que vous n’avez assimilé votre langue maternelle. Bien que certaines personnes se forcent à prononcer l’arabe d’une certaine manière, espérant ainsi être reconnues comme « vraies Arabes », si de votre coté, vous n’avez pas ce complexe inutile, et si vous accepter que l’on peut avoir un accent différent de son frère ou de sa sœur, sans qu’il n’en soit moins votre frère ou votre sœur, alors c’est le cœur léger mais bien rempli que vous pourrez vous exprimer avec votre accent. Restez naturel(le) et sans gêne, c’est ce qui vous donnera le plus bel accent, qui vous ira comme un habit tout fait pour vous.

Il se trouve justement de plus, que même les Arabes ne prononcent pas tous l’Arabe de la même façon. Si vous avez déjà écouté de la musique aux paroles Arabes sur le web ou sur CD, alors vous aurez peut-être remarqué que l’Arabe y est prononcé d’une manière bien moins rude que celle avec laquelle ont l’entend parfois prononcé. Cette différence a une origine : la quasi-totalité des chanteuses et chanteurs Arabes sont en fait Libanais(ses) ou Égyptiens(nes). Et en Égypte tout comme au Liban, l’Arabe est prononcé d’une manière plus douce qu’en Algérie ou qu’au Maroc, par exemple. Donc si vous préférez prononcer l’Arabe d’une manière plus douce que ce que vous en entendez le plus souvent, alors vous savez qu’en plus des raisons précédemment invoquées, vous n’êtes pas le ou la seul(e) à le parler ainsi. Cet accent de l’Égypte et du Liban est même l’accent le plus répandu dans le monde Arabe. Vous pouvez alors pensez à l’accent Libanais ou Égyptien pour vous guider dans la prononciation et pour apprendre à prononcer de manière à bien distinguer les sons ( ne vous méprenez pas sur ces remarques : loin de moi de ne pas aimer l’Algérie ou le Maroc, et ce sont même au contraire ces pays que je préfère parmi tous les pays Arabes, et même au monde ).

Pour aller plus loin même encore, il faut savoir qu’en plus de donner l’accent le plus répandu, le dialecte d’Égypte et du Liban, est également le dialecte le plus répandu. C’est à dire que si vous parlez la forme dialectale Égyptienne ou Libanaise, vous serez compris(e) dans quasiment la plupart des pays Arabes. Mais si vous parlez l’Arabe Algérien en dehors de la communauté Algérienne, de même le dialecte Tunisien en dehors de la communauté Tunisienne ( par exemple ), vous aurez moins de chance d’être compris(e) ailleurs qu’au sein de la communauté respective de ces dialectes. Il faut noter toutes-fois, que contrairement aux Arabes vivant dans les pays Arabes, les Arabes vivant en france ou ailleurs en Europe, ne comprennent généralement que leur dialecte natal ou familial, et ne comprennent généralement pas le dialecte Égyptien/Libanais. Mais il semble qu’ils et elles soient nombreux(ses) tout de même à comprendre l’Arabe Littéraire ( ou au moins à le deviner ). Si donc vous apprenez l’Arabe littéraire en parallèle du dialectal Égyptien ou Libanais, vous vous-assurez une grande ouverture pour parler ou lire l’Arabe avec quasiment tous les Arabes du monde. Et s’il est besoin, quelques efforts bi-latéraux seront sûrement suffisants, ainsi qu’au moins un peu d’ouverture et d’envie d’apprendre tous les jours de votre part.

Pour en revenir à la phonétique : en résumé, et comme expliqué ci-avant, la seule règle à respecter absolument, c’est de prononcer les différents phonèmes chacun d’une manières bien distincte et reconnaissable. C’est une règle toute logique : la règle de « parler distinctement » ( autant que possible ).