Arabe dialectal versus Arabe courant

Les dialectes et l’Arabe courant se comprennent l’un-l’autre

Présentation…

Si l’on parle de dialectes Arabes, c’est bien qu’il existe des relations entre l’Arabe courant ( de « référence » ) et les dialectes. Comprendre ces relations avec l’Arabe courant est une bonne manière de ne plus être intimidé(e) par la pluralité des dialectes.

Relation entre les Dialectes et l’Arabe courant ( ou classique )

Les dialectes sont tous issus de l’Arabe courant d’une certaine manière. Mais on pourrait, d’un point de vue linguistique, considérer les choses dans la réciproque, et y voir que l’Arabe courant a repris des choses d’un peu tous les dialectes. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces deux visions diamétralement opposées, sont toutes deux presque aussi vraies.

Différences entre l’Arabe dialectale et courant ( ou classique )

Les dialectes sont une version simplifiée de l’Arabe, mais ces versions simplifiées diffèrent elles-mêmes l’une de l’autre. Pour cette raison, il peut être utile d’apprendre l’Arabe courant avant d’apprendre un ou des dialectes, car le passage dans l’autre sens serait plus difficile et plus frustrant ( pour cette raison seulement, et non pas parce que l’Arabe courant serait socialement universel ). Les simplifications et variations opérées par les dialectes se trouvent surtout dans la grammaire, la conjugaison, et les déclinaisons. Mais les variations se trouvent aussi dans le vocabulaire. Les dialectes ont beaucoup de vocabulaire en commun avec l’Arabe courant. Les mots de dialectes qui diffèrent de l’Arabe courant sont les mots les plus souvent utilisés et sont surtout des mots fonctionnels : mots interrogatifs, mots superlatifs, mots comparatifs, pronoms, noms des chiffres et nombres, nom des heures, etc. Apprendre quelques un de ces mots peu être déjà un grand pas vers la familiarisation avec les dialectes.

Différences de vocabulaire

Les mots peu fréquents sont les mêmes dans les dialectes et en Arabe courant. Ceci correspond à une règle d’usure et d’ergonomie tout à fait prévisible. C’est en tous cas une chance pour qui veut apprendre un ou des dialectes, car les mots les plus souvent utilisés, sont par leur usage même, ceux que l’on apprendra le plus sûrement, parce qu’on les côtoiera souvent ( par la parole et la lecture ). Et face à un mot peu-courant dont on ne connaît pas l’équivalent dans un dialecte, on peut toujours le remplacer par un mot d’Arabe courant, avec de bonnes chances que ce soit vraiment le bon mot.

Une autre variation qui peut surprendre au début, est la troncation. C’est un phénomène fréquent dans les dialectes du Maghreb surtout : les mots sont raccourcis. On peut ici faire une comparaison entre le français et l’Italien. Les français parle plus vite que les italiens, et les français on donc raccourcis certains mots. C’est pour cette raison qu’il y a tant de mots homonymes de sens différents en français ( ce qui est propice à la création de fameux calembours ). Par exemple, phonétiquement, on ne peut pas distinguer « verre », « vert », et « ver » en français. Tandis qu’en italien, les mots équivalents sont plus longs, et ont des syllabes en plus, qui permettent de les distinguer ( alors qu’on peut phonétiquement les confondre en français ). Les dialectes Arabes font un peu la même chose comparé à l’Arabe courant que le français comparé à l’italien. Cela signifie que dans dialectes du Maghreb, certains mots seront ambigus, pour les mêmes raisons que certains mots sont ambigus en Français. Il faut y prêter attention… mais au moins vous savez maintenant que même en Arabe, si vous aimez les jeux de mots, avec les dialectes Maghrébins, vous serez servi(e).

Le vocabulaire emprunté ( mots et expressions emprunté(e)s )

Les dialectes ne sont pas seulement que des versions simplifiées de l’Arabe courant : il intègre des mots étrangers à l’Arabe, tels que des mots provenant d’anciennes tribus non-Arabophones par exemple. Ce sont ces mots étrangers à l’Arabe, qui rendent l’apprentissage des dialectes parfois un peu difficile… ( mais maintenant que vous l’avez lu, oubliez vite le mot « difficile » ).

Il peut sembler paradoxal que les dialectes ne se comprennent pas toujours entres-eux, bien qu’ils aient tous des points communs représentés par l’Arabe courant. D’autant plus qu’étant comme des simplifications de l’Arabe fousha, on pourrait penser qu’il devrait se traduire facilement de l’un à l’autre. Le fait que certains dialectes intègrent des éléments totalement étrangers à l’Arabe, est à l’origine du fait que les dialectes ne se comprennent pas toujours facilement entre-eux ( d’autant que certains dialecte n’ont intégré que peu de mots étrangers ). C’est cela qui explique ce paradoxe des dialectes.

Différences de prononciation

La prononciation de l’Arabe dialectale (des Arabes dialectaux) peut changer beaucoup pour certaines lettres. La fatha se transforme souvent en kasra ( surtout dans la Maghreb ), ou encore parfois la fatha est la kasra se confondent. La longueur des voyelles peut également varier, et certaines voyelles longues peuvent devenir brèves ( ce qui est en partie à l’origine du raccourcissement de certains mots de l’Arabe Maghrébin par rapport à l’Arabe courant ) Ceci soulignera l’importance de bien apprendre les racines, car dans de tels cas, les racines permettent de reconnaître des mots même lorsqu’ils ont été transformés par un dialecte ( les dialectes préservent les racines des mots en commun avec l’Arabe courant ). En Égyptien le jim se prononce comme un « G », et le qaf comme une hamza. Le ba et parfois prononcé comme un « P » ( (dans le Machrek surtout) ), et en Égypte encore, la hamza est tantôt éludée, tantôt prononcées comme un qaf.