L’écriture Arabe cursive

Écrire l’Arabe en lettres attachées

Présentation…

L’Arabe a une écriture cursive. On nomme ainsi une écriture où les lettres sont liées entre-elles. Ceci n’est pas le cas seulement de l’écriture manuscrite, et c’est également le cas de l’écriture d’imprimerie. L’écriture latine, dite scolaire, écrit les lettres attachées, mais les lettres d’imprimerie sont détachées. En Arabe, l’écriture est toujours attachées, même avec les caractères d’imprimerie. Cette écriture cursive donne son charme à l’Arabe, et l’envolé du trait laisse trop bien présager les envolés littéraires qu’elle inspire souvent : les plus grand poètes, et les plus prolifique ont été des poètes Arabes ( tout autant qu’il est vraie que la civilisation Arabe est la civilisation du livre par excellence ).

Écrire les lettres ensemble

Contrairement aux langues gréco-latines, en Arabe les lettres changent de forme selon leur contexte. Certaines lettres aiment donner la main aux autres, mais pas toutes. Certaines lettres ne s’attachent pas à la lettre qui est devant ( à gauche ). Mais une lettre s’attache toujours à la lettre qui la précède ( derrière à droite ), car elle ne voit pas qui est derrière elle.

Les lettres qui ne s’attachent jamais au devant

Les lettres qui ne donnent jamais la main à celle qui est devant…

Les lettres qui ne donnent jamais la main
Item
ة
و
ز
ر
ذ
د
ا

On s’en souvient facilement. Le alif, a une place tellement particulière dans l’écriture, qu’on ne peut pas l’oublier. Vous verrez, ça vous viendra… Les quatre suivantes : del, zel, ra et za sont ensembles et se suivent dans l’alphabet. On se souvient donc facilement de ce petit groupe… qui se snobent quand elles sont en rangs. La lettre waw, ressemble comme les quatre précédentes à une grosse virgule. On la met facilement dans ce même groupe, même si elle est bien plus loin dans l’alphabet. Et la dernière, la ta-marbutah, vous n’avez aucun risque de l’écrire attachée à une lettre qui la suit, puisque l’orthographe demande de l’écrire toujours en fin de mot.

En résumé, vous retenez : alif, les cinq lettres qui ressemblent à une virgule, et la ta-marbutah. Attention à ne pas prendre la lettre mim م ) comme une des lettres qui ressemblent à une virgule. D’ailleurs elle n’y ressemble pas vraiment, parce qu’elle tourne vers la droite et non-pas vers la gauche.

Les lettres qui s’attachent toujours au devant

Les autres lettres qui s’aiment toujours, qu’on adore, et ne se laisse jamais toutes seules, ce sont toutes celles du reste de l’alphabet. Comme elles sont les plus nombreuses, il sera plus facile d’apprendre par-cœur le groupe précédent, et de considérer que le groupe suivant est constitué du reste de l’alphabet, moins les précédentes.

Les lettres qui aiment toujours les autres
Item
ط
ض
ص
ش
س
خ
ح
ج
ث
ت
ب
ي
ه
ن
م
ل
ك
ق
ف
غ
ع
ظ

Les différents contextes d’écriture d’une lettre

Pour s’attacher à la lettre devant elle, une lettre doit changer de forme. Elle tend la main. Mais celle qui est devant se déforme un peu aussi quand on tire sur sa veste. Nous avons donc quatre cas ( 4 combinaisons, car on a deux éléments, avec deux possibilités pour chaque éléments ). Le cas le plus simple est celui pour lequel la lettre n’est attachée à aucune autre.

  • Quand La lettre n’est attachée à aucune autre : c’est la position « isolée ».
  • Quand elle est attachée seulement à une lettre par devant ( à gauche ) : c’est la position « initiale ».
  • Quand elle est attachée seulement à une lettre par derrière ( à droite ) : c’est la position « finale ».
  • Et quand elle est attachée par les deux bouts à la fois : c’est la position « médiane ».

Les lettres qui ne s’attachent jamais à celle de devant, ne sont bien sure jamais en position initiale ni en position médiane : elles sont soit isolées, soit finales. Les lettres ont toujours au moins une position isolée ( c’est logique ) et une position finale ( car elles s’attachent toujours par la droite ). Quand vous saurez écrire une lettre isolée, pour apprendre à l’écrire dans un mot, il vous faudra ensuite apprendre à la dessiner en fonction ce qu’il y a devant et derrière elle. Attention : notez bien qu’une lettre ne s’attache jamais à la dernière lettre d’un mot précédent, ni à la première lettre qui mot suivant ( l’Arabe ne s’écrit pas comme le Grec ). Ce sont les lettres des mots qui s’attachent, et il y a donc un espace entre chaque mot.

Les formes des lettres en fonction du contexte

Le tableau suivant vous donne la forme de chaque lettre, en fonction de son contexte. Pour les lettres auxquelles un contexte ne s’applique pas, la case est laissée vide ( ce qui est indiqué par une étoile ).

Pour montrer la forme que prend une lettre, il faut bien l’attacher à quelque chose. Nous l’attacherons à un caractère Arabe spécial, et qui fut reconnu dans les codages informatiques pour des raisons pédagogiques et pour des raisons de mise en forme des textes Arabes : ـ, que l’on appel tatwil. La tatwil est comme une ligne, une lettre neutre remplacée par un trait, et qui n’a pas de signification. Cette lettre n’existe que pour des raisons de présentation. De part-et-d’autre de la lettre, ou seulement d’un coté selon le cas, la tatwil joue le rôle d’une lettre attachée qui se ferait discrète pour ne laisser voir seulement que l’effet sur le changement de forme de la lettre qu’on attache.

En même temps que vous lisez ce tableau, profitez-en pour travailler à vous souvenir du nom de chaque lettre et de sa sonorité ; c’est volontairement que les noms des lettres ne sont pas rappelés ici. N’oubliez pas que les vides au milieu du tableau ( marqués par des étoiles ), sont produits par les lettres qui ne s’attachent pas à la lettre de devant.

Les formes des lettres selon le contexte
Finale Médiane Initiale Isolée
ـا * * ا
ـب ـبـ بـ ب
ـت ـتـ تـ ت
ـث ـثـ ثـ ث
ـج ـجـ جـ ج
ـح ـحـ حـ ح
ـخ ـخـ خـ خ
ـد * * د
ـذ * * ذ
ـر * * ر
ـز * * ز
ـس ـسـ سـ س
ـش ـشـ شـ ش
ـص ـصـ صـ ص
ـض ـضـ ضـ ض
ـط ـطـ طـ ط
ـظ ـظـ ظـ ظ
ـع ـعـ عـ ع
ـغ ـغـ غـ غ
ـف ـفـ فـ ف
ـق ـقـ قـ ق
ـك ـكـ كـ ك
ـل ـلـ لـ ل
ـم ـمـ مـ م
ـن ـنـ نـ ن
ـه ـهـ هـ ه
ـو * * و
ـي ـيا يـ ي